Ca devait être la soixantième fois que ma mère me racontait cette histoire depuis que j’étais née. Celle de la rencontre entre un beau jeune homme en uniforme et une jolie femme timide à la chevelure de feu. Mon père est un ancien pompier. Enfin, il travail toujours pour la caserne de Sydney, seulement il ne part plus en intervention en raison d’un problème de santé. Il s’occupe donc de réceptionner les appels d’urgences et transmettre les informations aux équipes. Ma mère quant à elle travaillait dans les bureaux d’une entreprise où elle gérait la comptabilité. C’est un évènement tragique qui à permis la rencontre de mes géniteurs. En effet, l’établissement où travaillait ma mère est parti en fumé. Vous vous en doutez, c’est l’équipe de mon père qui est intervenue et c’est ainsi que leur regard se sont croisés pour la première fois. Et j’ignorais pour quel obscur raison, ma mère adorait me raconter cette histoire terminant toujours par le fameux, si ça n’était pas arrivé tu ne serais pas là. Une remarque que nous sommes sans grand doute plusieurs à avoir déjà entendu et dont on ne cours pas après les détails. S’il y a une chose que j’ai toujours admiré dans le récit de ma mère, c’était bien la manière qu’elle avait de me faire ressentir tout l’amour qu’elle éprouvait pour mon paternel. J’imagine que les couples aussi amoureux ne courent plus les rues du monde. Il y a sans doute encore de belles histoires, mais j’ai l’impression qu’elles ne durent jamais aussi longtemps. Enfin, c’est suite à cette rencontre que j’ai vu le jour dans la ville de Sydney en Australie. J’y ai d’ailleurs passé ma plus tendre enfance. Une enfance simple, aux allures banales avec son lot de bons et de mauvais moments. D’ailleurs, parmi les bons moments, je peux citer la naissance de ma sœur. Deux années à peine nous séparaient. Sa naissance allait mettre fin à une solitude d’enfant qui n’avait rien de vraiment pesant pour moi puisque quand on ignore ce que c’est d’être deux, on ne se rend pas vraiment compte de ce que c’est d’être seule. Et puis mes parents avaient toujours pris le temps de bien s’occupé de moi alors, j’étais loin de souffrir de mon statut d’enfant unique à l’époque. Enfin toujours est-il que ma sœur était là, si nous avons grandit ensembles, nos caractères respectifs ont fait qu’aujourd’hui nous ne sommes pas vraiment aussi proches qu’à l’époque. Evidemment elle reste ma sœur et je donnerais un rein pour elle si c’était nécessaire, mais nos choix nous ont peu à peu éloignés l’une de l’autre à mon grand regret. Après tout, vous me direz surement que tout le monde doit prendre son envole un jour où l’autre. Et c’est la vérité. D’ailleurs, j’ai pris le mien à l’âge de vingt ans. Toujours très investie dans la vie associative aussi bien des écoles que j’ai fréquentées que dans celle de la ville. Je suis partie à vingt ans en Afrique, donner de mon temps pour une mission humanitaire encadrée par l’établissement scolaire que je fréquentais à cette époque. J’ai pu y rencontrer des personnes incroyables mais je n’ai gardé contact qu’avec l’un d’entre eux : Marcus. Le contact était rapidement passé entre nous à tel point qu’on finissait par nous retrouver fourré ensemble. Un lien qui ne s’est pas estompé avec le temps puisqu’il ne se passait pas une semaine sans que l’on ait des nouvelles l’un de l’autre. J’ignore si notre amitié à distance pourra traverser les années mais dans l’immédiat ça fonctionnait plutôt bien et je trouvais ça vraiment chouette. Avec le recul, je crois que ça me manquerait de n’avoir plus aucune nouvelle de Marcus. Mais si ça devait arriver, qui étais-je pour en dire quoi que ce soit. Après tout ce n’était que la vie. Les gens en entrent et en sortent me laissant derrière eux que les souvenirs bons ou mauvais. Après cela, les voyages ont rythmés chacun de mes congés scolaires. Dès que j’en avais l’occasion, qu’il soit humanitaire où pas, je partais découvrir le monde et ses merveilleux paysages. D’ailleurs, c’est toujours le cas. Je ne manque jamais une occasion de filer à la découverte de nouveaux pays. Si mes parents m’ont toujours aidé pour réaliser ces petits périples, ce n’est plus le cas aujourd’hui. Après avoir terminé mes études, l’association pour laquelle j’ai longuement donnée de mon temps m’a proposé un emploi dans les bureaux pour accueillir et orienter les personnes en situation difficile. Un emploi que j’ai conservé sur une année avant d’avoir une soudaine envie de changement. Cette association était devenue un peu comme ma deuxième maison. J’y connaissais tout le monde, chaque pièce, toutes les procédures et mon besoin de découvrir de nouvelles choses me poussaient à chercher un nouvel emploi. C’est ainsi que j’ai fini par quitter ma ville natale pour les rues de Melbourne. J’y suis maintenant depuis plusieurs mois, locataire d’un appartement en centre ville dont je partage les frais par le biais de la colocation. J’effectue le même type de travail qu’avant mais les gens, les locaux, les règles sont différentes et cela me fait beaucoup de bien. Et puis, j’ai le hasard à voulu que ce soit la ville de Marcus qui m’ouvre les bras, alors je suis loin d’être seule dans les rues de la grande ville de Melbourne …