Depuis que tu l'as rencontrée, tu es perdu. Ton coeur te s'affole, il bat la chamade chaque fois que vous êtes dans la même pièce. Ton cerveau, lui, te dit de réfréner tes ardeurs. Cette femme, elle est promise à un autre homme, et tu ne peux pas cracher sur cette chance qu'il t'est offerte maintenant que tu n'es plus en prison.
Tes dernières années de vie ont beau avoir été les plus injustes du monde, tu n'arrives pas à penser que pour toi. Tu as fait de la prison à cause d'une erreur. Une simple erreur. Un coup de poignard dans le dos de celui que tu croyais être ton meilleur ami. Tu as beau avoir souffert de ça, c'est surtout ta vie bien tranquille d'expatrié qui en as pris pour son grade. Et ça, tu ne pourras t'empêcher de le garder bien chaudement en tête le jour où vos chemins se recroiseront. Pedro a ruiné ta vie. Et s'il y a bien une chose que tu espères, c'est qu'il s'est fait prendre lui aussi. Ce gros connard...
Après ces longues années derrière les barreaux, cette injustice, on aurait pu penser que tu estimerais que l'univers te doit quelque chose. Et cette femme aurait pu être ton du. Mais tu es trop correct pour t'approcher d'elle et aller la draguer, lui faire comprendre l'effet qu'elle te fait... Ce n'est pourtant pas l'électricité évidente entre vous qui t'en empêcherait. Tu es quasiment certain de ne pas te prendre de râteau avec elle. Mais être celui à la jouer basse, ça ne te tente pas. Surtout qu'elle représente l'interdit, la future belle-fille de tes employeurs.
Ce jour-là, il n'y a que vous à la maison de tes employeurs où elle passe du temps. Ils t'ont donné à tondre la pelouse puis à régler quelques problèmes d'électricité. Une fois la pelouse faite, tu t'attèle à la seconde et possiblement dernière tâche de la journée. Elle est dans la même pièce que toi, mais tu fais ton maximum pour que tes yeux ne se laissent pas emprisonner par sa vision.
Et puis, plusieurs minutes plus tard, n'y tenant plus, tu t'adresses à elle.
- Auriez-vous besoin de quelque chose, Mademoiselle Dickens ?