Quand j'avais vraiment besoin de parler de Terrence, je savais que je pouvais aller voir Lynch. Il était, étrangement, le seul qui ne me trouvait pas folle quand je parlais de Terry. Lynch était mon ancien patron, à l'époque où je travaillais encore dans son bar parce que je n'avais pas assez d'argent pour ouvrir mon propre cabinet. Il n'avait jamais mal pris le fait que je démissionne pour exercer la profession que j'avais choisie. Je continuais de passer régulièrement parce que nous étions devenus amis avec le temps. Quand je lui avais annoncé que je pensais avoir des sentiments pour le scientifique que je suivais, il m'avait parlé d'Epona, cette jeune femme qu'il n'avait croisé qu'une seule fois, mais qu'il n'avait jamais réussi à enlever de sa tête. Il était donc, peut-être, la seule personne qui pouvait me comprendre.
J'étais restée très perturbée à la suite de l'appel de Terrence à deux heures du matin. J'avais vu ma soeur durant la journée, mais je ne lui en avais pas parlé. En rentrant le soir, j'avais ruminé cet appel, tentant de comprendre vraiment ce qu'il avait voulu me dire. Éprouvait-il les mêmes sentiments que moi où voulait-il seulement dire qu'il avait peur que la thérapie se passe moins bien ? J'étais, une nouvelle fois, perplexe. C'était ironique pour une psy, ne pas comprendre ses propres sentiments… J'avais besoin de boire un verre, de me vider la tête, j'étais en week-end et je pouvais donc faire ce que je voulais. J'avais pris la voiture et je m'étais rendue au centre de Melbourne pour voir Lynch.
Une fois garée, je marchais un peu avant d'entrer dans le bar. Il était encore tôt, le bar n'était pas encore plein. La nostalgie me prenait et puis j'entendais la voix de Lynch derrière le bar. Je me dirigeais donc vers celui-ci et m'assaillais sur un tabouret. Je tournais sur moi-même, j'adorais ces tabourets tournant. Je tapais du poing sur le bar et lançais.
- Barman, un whisky single malt ! » Je raffolais du whisky, je savais que ce n'était pas vraiment une boisson de femme, mais j'y avais pris goût. Je le buvais pur, parce que c'est comme ça que les bons whisky se dégustaient, encore fallait-il que le bar en ai, mais je ne me faisais pas de soucis de la part de Lynch. Je connaissais les bouteilles, je connaissais sa cave. Je prenais appuis sur ma main et fronçais les sourcils, l'air contrarié. « Faut que tu me changes les idées Lynch, je broie du noir. » Je faisais la moue avec ma bouche et finissais par sourire. Au fond, je broyais vraiment du noir, mais j'étais la fille qui souriait tout le temps, alors je ne pouvais pas m'empêcher de donner le change. Une fois mon verre en main, je le buvais d'une seule traite et le reposais sur la table en grimaçant à la brulure de l'alcool dans ma gorge. « Un autre ! » Après un léger blanc je rajoutais « S'il te plait ? »
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Sujet: Re: Parlons peu, buvons bien | Lynch
posté Dim 9 Juin - 16:23
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Sujet: Re: Parlons peu, buvons bien | Lynch
posté Mer 12 Juin - 18:33
Parlons peu, buvons bien
Lynch & Eva
Lynch avait été mon premier patron, celui qui m'avait embauché à la fin de mes études en psychologie alors que je n'avais aucune expérience en tant que serveuse. Il avait cru en moi et comme à chaque fois que l'on me montrait que l'on croyait en moi, je faisais tout mon possible pour être à la hauteur de leurs attentes. Il avait été patient, mais cela avait payé. Nous avions été une équipe qui fonctionnait et, soyons honnêtes, nous étions rapidement devenus amis, bien que je lui montrais toujours le respect d'un employé envers son patron lorsque je travaillais. Quand Monsieur Baxter était venu me débaucher, j'avais été tiraillée entre deux sentiments. Je n'avais pas su quoi faire tout de suite. J'avais fini par en parler à Lynch et il avait compris. Je ne pourrais jamais le remercier assez de l'avoir compris et de ne pas m'en avoir tenu rigueur. Je savais que je l'abandonnais, moi-même j'avais peur de me lancer dans ma carrière de psychologue. On savait ce que l'on perdait, mais pas ce que l'on gagnait…
J'avais commandé mon premier verre et j'avais rapidement été servie, il me connaissait depuis le temps. J'acquiesçais quand il me demandait si c'était mon scientifique qui me tourmentait. Je buvais mon verre cul sec et il jouait la carte de la désapprobation, mais en lui en demandant un second, il ne tardait pas à le remplir une nouvelle fois. J'attendais qu'il se soit servi, je faisais tinter mon verre contre le siens et le buvais cul sec une seconde fois. Cette fois, je soufflais pour laisser s'échapper les effluves brulantes de l'alcool.
- Il m'a appelé à deux heures du matin. » Je croisais mes bras sur le bar et laissais tomber ma tête dessus. Un blanc. Je relevais le haut de mon corps subitement et reprenais. « Il a peur !!!! » Je le regardais avec des grands yeux l'air de dire que c'était absurde. Je finissais par lever les mains au ciel en fronçant un sourcil, dans l'incompréhension la plus totale. « Pfff… » je reposais mes bras sur le bar et je jouais avec les gouttelettes d'eau qui se trouvaient sur le bar, certainement dû à la condensation de l'eau sur une bouteille froide. Je voyais bien qu'il fallait que je lui en dise plus, il devait être complètement perdu le pauvre. « Baxter lui a annoncé qu'il rentrait à Melbourne. » Je lui faisais signe que je voulais un troisième verre, gentiment, les mains jointes. « Je suis complètement folle Lynch ? On ne sait jamais vu vraiment, on s'est parlé au téléphone, bien au-delà de nos séances quotidiennes et je sais que ce n'est pas bien ! Si quelqu'un l'apprend je peux être radiée… » Comment la rencontre allait-elle se passer ? Je ne devais pas éprouver ce genre de sentiments pour un patient, encore plus quelqu'un que je n'avais eu qu'au téléphone. « Dis-moi que je suis folle Lynch. Je mettrais un terme à tout ça... » Je soupirais. Si Lynch admettait que j'étais folle, c'est que ce devait être le cas et qu'il fallait que je mette fin à tout ça, qu'une fois qu'il serait rentré, que je mette un terme à nos séances et surtout, surtout que je ne le rencontre pas.
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Sujet: Re: Parlons peu, buvons bien | Lynch
posté Jeu 13 Juin - 21:46
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Sujet: Re: Parlons peu, buvons bien | Lynch
posté Dim 16 Juin - 20:14
Parlons peu, buvons bien
Lynch & Eva
Lynch réussissait à me faire rire, réellement et ça me faisait du bien. C'est sûr qu'à côté de son mètre quatre-vingt-seize, mon mètre cinquante-sept ne devait pas effrayer grand monde. Je comprenais bien son allusion, mais ni Terrence ni moi n'étions rationnels dans cette histoire. Il buvait son verre et m'expliquait qu'il ne pensait pas que je sois folle, j'étais déjà soulagée de l'entendre. Il poursuivait et c'est là que je me rendais compte qu'il me connaissait bien et qu'il n'y avait sûrement qu'avec lui que je me permettais de me comporter ainsi, vulnérable et sous mon vrai visage.
- Merci. » Je le regardais en souriant timidement. J'émettais mon envie de tout lâcher, de ne pas le voir lorsqu'il rentrerait, mais les arguments de Lynch me faisait réfléchir. Il n'avait pas tort, si je décidais de mettre fin à tout ça avant qu'il ne rentre, Baxter risquait de se poser des questions sur les raisons de mon abandon alors que l'on arrivait à la fin des séances. « Un ancien patient quoi ? » Je riais à cette remarque. C'était envisageable effectivement. « Tu crois que je le regretterais ? » J'étais soudainement sérieuse et puis je pensais à Lynch et à cette fille qu'il avait rencontré quelques années plus tôt, cette fille qu'il avait eu dans la peau pendant longtemps et dont j'étais persuadée qu'elle n'avait pas quitté ses pensées. « Tu crois que tu la reverras un jour ? » Lynch méritait d'être heureux, c'était un homme bien et sa situation m'avait fait un pincement au coeur à plusieurs reprises. J'espérais qu'il la retrouve ou, en tout cas, qu'il puisse passer à autre chose un jour, mais je ne me faisais beaucoup pas d'illusions.
Il me servait mon troisième verre et cette fois, je prenais un peu plus de temps pour le boire. Si je continuais à m'enfiler des verres de whisky pur cul sec, je ne tiendrais pas longtemps. On faisait une belle paire tous les deux et je me mettais à regretter le temps où je travaillais pour lui, mais j'avais travaillé dure pour avoir mon diplôme en psychologie. J'avais pu ouvrir mon cabinet grâce à l'argent que m'avait donné M. Baxter et j'avais rapidement trouvé une clientèle bien que je ne sois pas la seule psychologue de Melbourne. C'était agréable d'avoir des appels tous les jours pour demander si j'avais une place de libre, ça l'était moins de devoir refuser, mais j'avais une bonne clientèle et mes jours étaient tous occupés jusqu'au samedi soir la plupart du temps. Je travaillais de huit heures à vingt heures, parfois plus tard encore. Mais j'avais décidé de prendre un peu de temps pour moi, les filles ne me voyaient quasiment plus et je ne sortais quasiment plus non plus. J'avais besoin de freiner les choses et puis vu que Terrence allait revenir à Melbourne, je serais libérée de deux heures le vendredi après-midi. C'était assez incroyable de voir le nombre de personnes qui pouvaient avoir besoin d'un psychologue. Je prenais une nouvelle gorgée et j'affichais une moue résignée.
- Je vais le voir… C'est quand même fou d'avoir des sentiments pour une personne que je n'ai eue qu'au téléphone. » Je regardais Lynch, amusée. « Y a un truc qui ne tourne pas rond chez nous !! »
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Zola Dawson
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