Scionner les routes en écoutant de la musique, ça avait un côté thérapeutique. J’appréciais cette solitude et la sensation de liberté qu’elle me procurait. Mais l’interruption à la radio allait vite mettre fin à ce qui ressemblait à un moment de détente. Je pouvais sentir le vent détourner légèrement la trajectoire du véhicule depuis quelques kilomètres déjà. Préférant la sureté au risque, je décidais de suivre les directives annoncées, prenant ainsi la direction du diner le plus proche. Je saisissais ma veste pour la plaquer contre mon torse pour éviter que le vent ne s’engouffre en dessous le temps de rejoindre le diner. Visiblement, un certain nombre de personne avait déjà eu vent de l’information et s’était réfugier ici. Je reconnaissais quelques visages dont celui de Zola, cette fille pour qui mon ami Jay en pinçait. Il y avait aussi cet homme dont j’ignorais le nom et qui avait été touché lors de cet incident à la fête du printemps. Me contentant d’adresser un léger signe de la tête au jeune homme, je m’avançais vers le fond du diner pour m’installer à une table libre. Sociabiliser, ce n’était toujours pas ma tasse de thé, je supposais que je pouvais attendre la fin de la tempête sans avoir à le faire. Mais cette idée ne se basait que sur mon propre état d’esprit, j’imaginais sans trop de difficulté que les aléas de ce genre de situation me pousserait finalement à me mêler à la foule. Je retirais ma veste pour me mettre un peu à l’aise, profitant du chauffage qui rendait la température du diner bien plus agréable que celle de l’extérieur…