Sujet: i never meant to break your heart - (ft. marcus)
posté Dim 5 Avr - 18:00
i never meant to break your heart.
— Marcus & Chelsea
Mon pull vert en tricot se mariait parfaitement avec mes cheveux roux. Après bien des essayages, j’avais opté pour un jean brut et des tennis. Une tenue simple, classique et naturelle qui me correspondait plutôt bien. J’avais osé un peu de maquillage, discret, sans font de teint pour ne pas cacher mes jolies tâches de rousseurs dont j’étais fière. Ma crinière de feu tombait devant mon visage alors que mon regard restait rivé sur l’écran de mon téléphone. Un rendez-vous, une heure et quelques autres mots qui ne présageaient qu’une longue conversation qui aurait pour but l’explication d’un certain nombre de choses. J’ai verrouillée mon téléphone, le laissant de côté avant de me laisser tomber en arrière sur mon lit à moitié défait. Je n’avais pas répondu, ça ne me ressemblait pas et pourtant, je n’avais pas réussi à le faire. Le manque de courage sans doute. Mes mains venaient couvrir mon visage encore hésitante quant à ma présence à ce fameux rendez-vous. Un long soupir et je me redressais, attrapant mon téléphone pour quitter mon lit et la pièce par la même occasion.
Je déambulais dans les rues du centre ville de Melbourne. Encore et toujours indécise, le message de mon ami tournait en boucle dans ma tête. Qu’est-ce que j’allais lui dire ? Comment on allait réussir à réparer ça ? Notre amitié allait-elle voler en éclat ? Un tas de questions fusaient dans mon esprit embrumé. Je crois que c’est à cet instant que j’ai pris ma décision. Je ne savais pas comme ça allait se passer. Encore moins comment on allait réagir en se voyant à nouveau après nos échanges langoureux. Mais j’étais certaine d’une chose ; je ne voulais pas perdre Marcus. Cette seule et unique idée me poussait à accélérer le pas. L’heure qu’il m’avait donnée était déjà passé d’une bonne dizaine de minutes et mon ami savait que je n’étais pas du genre à être en retard. Et s’il était parti ? S’il avait repris la route parce que je n’étais pas venue ? Toutes ces pensées faisaient battre mon cœur à une vitesse folle. J’accélérais encore le pas, en arrivant presque à courir pour ne pas perdre plus de temps et voir partir en fumée mon amitié avec le jeune Dawson. Lorsque j’arrivais à proximité du café, lieu du rendez-vous, je m’arrêtais brutalement. Mes yeux se fermaient un court instant avant de prendre le temps de remettre un peu d’ordre dans mes cheveux ébouriffés. Je passais rapidement mes mains le long de mon pull histoire d’être présentable. Pourtant, le doute recommençais à me ronger l’esprit et l’estomac par la même occasion. Je me décalais légèrement de manière à voir l’intérieur du café, sans doute à la recherche du visage si familier de mon ami. Mon cœur battait à tout rompre à l’idée de ne pas le voir. L’heure était passée de plus d’une vingtaine de minutes à présent. Et ne l’apercevant pas, j’ai senti une vague de tristesse m’envahir nouant ma gorge. Mais alors que les larmes allaient atteindre mes yeux, mon regard marron le trouvait enfin au milieu de cette foule de personne toute accompagnées. Il était là, seul et l’air un brin angoissé. Cette idée me crevait le cœur. J’ai pris une grande inspiration comme si je m’emplissais de courage pour enfin passer cette fichue porte. Mes lèvres se pinçaient entre elles, se rappelant instantanément du goût sucré qu’avaient les siennes. J’ai fini par entrée, les joues sans doute empourprées entre ma course à travers la ville et la gêne qui existait entre nous. Je me suis approché, à pas de loup, certainement encore un peu tiraillée par le doute. Mais j’y étais, je me tenais là debout, à côté de sa table, mon regard vagabondait ici et là avant d’enfin oser se poser sur son visage. « Désolée, je suis en retard. », lui adressais-je alors que mon regard fuyait à peine croisait-il le sien. J’ai malgré tout affiché un léger sourire. Il était sincère, j’étais ravie qu’il soit encore là, contente de le voir, de pouvoir encore contempler son visage et ses yeux si envoûtant. Je crois qu’on aurait pu dire de moi que je ne manquais pas de culot pour me contenter d’une brève excuse après l’avoir laisser sans réponse et l’avoir fait attendre aussi longtemps. Même si je me sentais honteuse à cette idée, je n’avais pas vraiment trouvé mieux. Toujours planter là, droite comme un « i » je pinçais à nouveau mes lèvres entre elles. « Je peux ? », demandais-je en indiquant la chaise devant moi, prête à m’installer s’il m’en donnait l’autorisation …