Neryn & Liam
Me balader est une chose à laquelle je ne peux pas m'empêcher depuis que nous sommes arrivés à Melbourne. Autant je pouvais n'éprouver aucun intérêt dans de la marche sans but précis, autant il m'est désormais nécessaire de vagabonder au minimum 3 voire 4 soirs par semaine. Si l'activité est conseillé pour se maintenir en forme, sans nécessité de devoir courir ou faire du sport de manière plus intense, se dégourdir les jambes reste la moindre des choses comparée à l'évacuation de mes arrières et encore plus arrières pensées qui peuvent surgir à tout moment dans mon esprit. Errer au vent de cette longue ligne en bord de baie me permet de me vider la tête, de m'isoler et de tenter de ne penser à rien de ces choses négatives qui parviennent encore à germer à l'intérieur de mon crâne et que je devrais cesser d'alimenter par des hypothèses, des craintes ou encore des remords.
Parfois il faut accepter que les choses deviennent ainsi ou plutôt comme cela. Souvent il faut composer avec les conséquences et ne plsu revenir sur les causes mais passer à autre chose si ça nous dérange ou nous pèse. Regarder des gens continuer à se baigner par une température moyenne de l'eau oriente mes pas vers les vagues qui me sont toutefois toujours distantes de plusieurs dizaines de mètres. Mes orteils foulent toujours ce sable tiède et sec au lieu de l'humide sensation que me ferait sentir sous la plante de mes pieds une zone que la marée laisse progressivement tranquille. J'essaie de faire le vide, ce qui est à peine réalisable depuis mon départ de Perth il y a désormais plus d'un an. Le regard sans attache fixe, sans destination programmée, je tourne dans le quartier et à travers ces derniers lopins qui entament le continent avec pour horizon lointain le détroit de Bass. Cette mer silencieuse alors que quelqu'un m'accoste pour venir à la rescousse de son chien blessé par la négligence d'un touriste ou d'un local dépourvu d'éducation.
Dans son expression, la propriétaire ne cache pas son attachement à son compagnon de sortie qui souffre comme ses jérémiades se font entendre. Je tente tant bien que mal de tâter son pelage pour la rassurer, mais au moindre contact la bête redevient craintive et sort maintenant les crocs pour m'avertir que mon insistance ne lui apaisera pas sa douleur. Insensible à ma voix qui prend le relais de mes gestes accueillis avec grognements, le berger n'a besoin que de soins. Je ne suis pas vétérinaire, alors j'analyse à un demi-mètre de la scène qui renforce l'idée que Tammi et moi rendrions un animal plus malheureux qu'autre chose.
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Il faudrait peut-être trouver des bandages pour calmer l'hémorragie et le porter à un cabinet vétérinaire une fois qu'il se sentira rassuré. C'est quoi son nom ?Un genou dans la sable, la main par-dessus, je songe aux possibilités au moment où mes yeux croisent un poste avancé de surveillants de plage. Ils sont bien équipés de trousse de premiers soins non ? Pour des humains certes, mais cela s'adapte à nos amis les animaux. Je n'ai jamais eu pour vocation de sauver des vies, mais pourquoi ne pas envisager un début à ça ?