De longues secondes s'écoulent tandis qu'elle se blottit contre lui, les paupières closes. Elle savoure l'instant, se laisse envelopper de cette chaleur, bercée par les fredonnements. Sans la douleur, elle se serait endormie tant l'émotion a été dévastatrice aujourd'hui. Pourtant, elle n'a rien fait de plus qu'attendre dans la chambre. La douleur la maintient également réveillée. Elle profite tout de même de la proximité avec l'homme, car ça l'aide à se sentir « aimée ». Elle sait qu'il ne peut pas lui offrir l'amour, alors elle préfère l'imaginer lorsqu'il est doux, lorsqu'elle se sent vulnérable. Elle peut idéaliser, sans un mot, les yeux fermés. Heureusement qu'elle a toujours été indépendante ; pour cette raison, elle ne lui confit pas combien cet instant la réconforte. Mais, comme toutes bonnes choses ont une fin, il finit par rompre le contact pour se décaler.

Il ordonne qu'elle retire son haut pour aller s'allonger sur le ventre. Son visage se renfrogne un instant, comme celui d'un enfant qui ne veut pas obéir. Elle se pince les lèvres, observe à la fois l'homme et le lit. Elle n'a pas le choix de concéder et de se plier à ses exigences. Elle se dirige vers le lit et profite de lui faire dos pour retirer le vêtement qu'elle dépose soigneusement sur une commode. Un geste qui lui paraît de gagner quelques secondes. Secrètement, elle souhaite qu'il n'exige rien de sexuel, surtout quand elle se trouve dans cet état. Quand il demande qu'elle se glisse au lit, en général c'est qu'il réclame quelques faveurs d'elle. Doucement, elle monte sur le lit. Sur le ventre, elle se positionne. Le câlin l'aura au moins soulager de quelques tensions. Ses bras sont repliés sous sa tête ; elle dépose sa joue contre ses mains de manière à tourner la tête et être en mesure d'apercevoir le patron. Ces dernières semaines, elle redoutait énormément de choses concernant cet homme. Elle pensait que, si elle devait un jour être frappée, il serait le premier à lever la main sur elle. Pourtant, ce n'est pas ce qui est arrivé. Elle a le sentiment de l'avoir jugé hâtivement, même s'il reste un criminel à l'égard de qui elle ne devrait avoir aucune pitié. « Autres choses? » qu'elle se risque à lui demander.